Maxime Le Roux – Hydro du Havre
Un récit d’un premier embarquement ? Moi j’aurai envie de donner des extraits de journal de bord qui donnent, sans recul, les impressions vécues à chaud jour par jour.
J’ai donc embarqué en Angola sur un bateau de BOURBON SURF, le KAKULO, remorqueur affecté aux manœuvres des pétroliers venus recueillir les richesses locales. Premières expériences dans le monde du travail, en Afrique, qui plus est, ou tout est si différent…
8 juin : Après quelques temps passés dans l’atmosphère étrange de Luanda, capitale Angolaise, j’embarque sur un navire ravitailleur qui m’amènera jusqu’à mon fier remorqueur.
J’espère pouvoir y être transféré le lendemain.Je passe la fin de la journée en passerelle avec le capitaine (polonais) et son lieutenant (philippin).
J’y découvre assez stupéfait le «DP» _dynamic positionnement. »
22 juin : Après quelques jours de prises de repère, j’ai pris en main mon travail en machine : relevés, entretien courant, réparations éventuelles, gestion des stocks d’eau, de carburant, d’huile, et de temps en temps des petits extras…
« C’est quoi ce moteur qui veut pas démarrer ?! On a un tanker à prendre en début de matinée nous ! Bon on va démonter on verra bien, on passe la matinée avec Ludo, le chef et Joao, le graisseur sur le distributeur d’air de lancement, à le démonter le caler, le remonter. Rien à faire, une belle énigme de mécanique à résoudre… Le chef, lui voit pas ça du même œil, il a surtout la pression de redémarrer ce fichu bourrin pour éviter tout le tin touin que ça va provoquer…
Après 8 heures de recherche, le moteur se lance à l’air… mais il n’allume pas ! Bizarre, et hop il se re décale en plus. En enlevant une trappe de visite, on voit au fond du carter une pièce qui relie l’arbre à came et le distributeur…probablement fatiguée par usure. A 15h30 et après 8h de boulot, le moteur ronronne enfin. C’est bon pour aujourd’hui. J’ai trouvé ça intéressant ce genre de problème, c’est même plutôt marrant si on oublie que ça va broncher.
On va même réussir à prendre le tanker avant un autre bateau qui s’apprêtait à nous remplacer. Un peu en retard, mais mission réussie !
Et pour se remettre après avoir réglé les affaires quotidiennes, je passe la fin d’après midi à bronzer en finissant un bon bouquin…»
Dimanche 24 juin
Dimanche 8 juillet
Cette nuit, il y aura des quarts à la machine, on est « en tanker »… »
11 juillet : Parfois les journées sont infructueuses et la lenteur et l’attente s’installe. Il paraît que c’est aussi ca, en Afrique.
« Beaucoup d’air brassé pour pas grand-chose aujourd’hui, ce qui devait être une petite journée de stand by tranquille qui s’est transformé en gros bazar à l’Africaine. Dans la matinée on apprend que le tanker de demain est déjà arrivé et qu’on s’en occupe dès midi ; ok d’accord !
Mais c’était sans compter sur les autorités qui ne sont arrivées qu’en fin d’après midi, trop tard pour commencer les opérations. Du coup on a tourné en rond entre Kiz B, la bouée SBM, Anna P., pour aller chercher ceci, cela. Tout ça pour prendre le tanker demain 7h comme prévu à l’origine…
Joao a débarqué parti sur le N’Zinga, avec quelques jours de retard, Francisco, que j’ai vu quelques jours au début l’a remplacé. J’aimais bien Joao, j’avais un bon contact avec lui, en dépit des mises en garde par rapport aux relations à entretenir avec les africains. Salut Joao, et bons congés ! »
21 juillet :
On pourrait en parler des heures mais ces quelques extraits donnent déjà un petit aperçu. Maintenant il s’agit d’aller sur place, se rendre compte, se faire sa propre expérience. J’ai retenu beaucoup de chose de cet embarquement, techniquement, ou j’ai tout de suite un rôle, des responsabilités, de quoi se sentir investi. Mais aussi sur le monde du pétrole, ses considérations, ses raisons… Une expérience à vivre !
Je suis prêt à répondre à des questions si vous souhaitez ([email protected]) Un grand merci à Marie Le Strat et toute l’équipe du site pour la qualité de leur travail.