Pour ma dernière ligne droite comme élève j’ai sauté sur
l’opportunité que m’a offerte
Mais faut arrêter de rêver ! On fait pas de la croisière, on est pas des explorateurs, et Total n’attend pas ! C’est donc le vague à l’âme que l’équipage, sa majorité de philippins, ses roumains ou lettons, et quelques irréductibles gaulois s’assurent que le fier navire file droit ses 15 nœuds dans les meilleures conditions.
Fiji, Tahiti, les escales passent très vite, trois jours
pour
Rassurez vous pour moi, j’ai usé de ma position d’élève, d’électron libre, pour profiter ne fut-ce qu’une fois des escales paradisiaques. D’une manière générale j’ai apprécié ce rôle de fond de crew list pour comprendre et assimiler ce qui se passe partout à bord en vue du prochain poste d’officier :
En passerelle, à priori on pourrait croire à peu de travail vu les longues traversées, mais le quart et la navigation, partagé entre les deux lieutenants et le second réclame une attention à ne pas relâcher. Et tout l’à-côté, la sécurité, la radio, les papiers, les cartes… Le jour il faut y ajouter la supervision des travaux sur le pont, éviter les grains tant que possible si les matelots font de la peinture, la nuit, c’est grâce à la fiabilité du chef de quart que le commandant et tout l’équipage peut dormir sur ses deux oreilles. Et pour y ajouter une autre dimension il est toujours bienvenu de sortir le sextant et de lever le nez vers les étoiles...
En machine, il faut passer la barrière de la langue et de la
culture pour s’insérer dans l’équipe des philippins qui gère de près toute
l’installation.
Enfin sur le pont c’est le royaume du second, et de ses bras droits, le pompiste et le bosco. Et des matelots bien sur. L’exploitation d’un tel navire est exigeante, du chargement au déchargement il faut passer par la gestion de l’atmosphère des citernes, l’inspection des ballasts, le test du matériel, le maintien en état des capteurs, des pompes et des kilomètres de tuyaux. Puis intervient le lavage de citernes, opération complexe à faire dans le cadre strict des normes anti pollution, avant la finalisation des calculs du plan de chargement et la préparation des circuits. Un travail à plein temps, très complet et intéressant, avec de grosses responsabilités.
J’ai eu le bonheur aussi de tomber sur une très bonne équipe, déjà, pour le travail et la formation c’est d’autant plus enrichissant, mais également pour la qualité de la vie à bord, c’est un sacré atout. Savoir éviter que chacun s’enferme chez lui, et passer un peu de temps libre au sein d’un groupe rend la vie tellement plus agréable…
Un embarquement réussi de mon point de vue, j’espère que ces
quelques lignes refléteront le mieux
possible mon expérience, et pourquoi pas à votre tour de tenter de faire un
bout de chemin à
Entrée à Papeete, Tahiti